Matra Automobiles
Bien que l'entreprise ait été fondée avant la Seconde Guerre mondiale, ce n'est qu'en 1964 qu'elle s'est concentrée sur le développement et la production d'automobiles.
Avant cela, Matra opérait en tant que fournisseur de l'industrie aérospatiale, menant des activités de recherche et de développement. Le nom de l'entreprise, Mécanique Avia TRAction, reflète ce contexte.
La décision de se lancer dans la production automobile est née de l'inquiétude de Marcel Chassagny, alors directeur, malgré les bonnes performances commerciales de l'entreprise, quant à son image militaire et industrielle.
Après avoir fourni pendant un certain temps des composants en polyester, Matra a acquis la prometteuse entreprise de voitures de sport René Bonnet et a ensuite créé Matra Sports. À la tête de la division automobile de Matra se trouvait Jean-Luc Lagardère, une personne ambitieuse et la force motrice de Matra Sports. Le René Bonnet Djet subit de nombreuses modifications et les volumes de production du nouveau Matra-Bonnet Djet furent augmentés. De plus, sous la direction de Philippe Guédon, anciennement chez Simca, les travaux ont commencé sur un tout nouveau produit Matra. Cela a abouti à la production du Matra Sports M530 en 1967.
En plus de produire des voitures de série compactes et uniques, Lagardère avait un objectif sportif très ambitieux : remporter à la fois le titre de Formule 1 et les 24 Heures du Mans avec Matra Sports d'ici 10 ans ! Cet objectif a été encore intensifié par l'annonce selon laquelle Matra Sports développerait son propre moteur V12. Matra Sports a fait ses débuts en course en Formule 3 en 1965. L'expérience acquise dans les projets aérospatiaux s'est avérée bénéfique, car la construction monocoque a été introduite dans le sport automobile. Il s'agissait de remplacer le cadre tubulaire par une cellule métallique sur laquelle tous les composants mécaniques étaient montés. De plus, le réservoir de carburant traditionnel a été remplacé par du carburant placé entre la peau intérieure et extérieure de la monocoque. Matra est rapidement devenue dominante en Formule 2.
En 1969, Matra entame une collaboration avec Simca, qui fait alors partie de Chrysler France. Cette collaboration aboutit à la naissance de la Bagheera en 1973. Une nouveauté dans l'industrie automobile était l'installation de trois sièges à l'avant.
Une grande introduction a été choisie : les 24 Heures du Mans !
En 1977, aux côtés de la Bagheera, un deuxième produit Simca-Matra voit le jour : la Rancho. Le Rancho a été conçu pour tous les types de routes, mais pas pour tous les types de terrains, car il lui manquait une véritable capacité 4×4 pour maintenir les coûts de production à un niveau bas. Pendant ce temps, Matra Sports avait connu un succès significatif dans le sport automobile. Ils ont décroché le titre de Formule 1 en 1969 avec Jacky Stewart, ont remporté les 24 Heures du Mans en 1972, 73 et 74 et ont remporté les titres de Championnat du Monde des constructeurs en 1973 et 1974.
Fin 1974, Matra décide de mettre fin à ses activités de sport automobile et transfère sa division course à l'équipe de Guy Ligier en 1975. Jusqu'au début des années 80, les moteurs sont fournis à Ligier et Jacques Laffite parvient à remporter trois victoires en Grand Prix avec le moteur vieillissant. Moteur Matra V12. Le successeur de la Bagheera fut la Murena, entrée en production en 1980. Matra étant devenue une partie du groupe PSA (Peugeot Société Anonyme), qui avait repris les opérations européennes de Chrysler, la Murena fut commercialisée sous la marque Talbot-Matra en XNUMX. salles d'exposition.
Le Bagheera a beaucoup appris, ce qui a influencé la conception de la Murena. En conséquence, la Murena était dotée d'un châssis entièrement galvanisé, d'une boîte de vitesses à cinq rapports et de moteurs plus puissants (1.6 et 2.2 litres).
Inspiré par la popularité des fourgons en Amérique et le succès de leur propre Rancho, Matra a conçu une variante européenne du fourgon à la fin des années 70. Cependant, il devait être équipé d'un intérieur multifonctionnel modulable. Pourtant, c'était une période difficile pour le Groupe PSA, et comme la vision de Matra s'éloignait encore davantage de celle de Talbot, leur collaboration prit fin en 1983.
Convaincu du potentiel du concept de fourgon européen, Guedon se rapproche de Renault et présente son idée de «voiture à vivre» à la direction d'alors. Après quelques modifications, la direction de Renault est également convaincue de sa réussite, conduisant à la création du Renault Espace.
Cependant, en raison du partenariat avec Renault, Matra a dû arrêter la production de la Murena, Renault ne souhaitant pas de concurrence interne pour ses modèles Alpine et Fuego.
Bien qu'il soit vendu comme une Renault, l'Espace était essentiellement une Matra en dessous, avec des caractéristiques telles que le châssis galvanisé et les panneaux en plastique. De plus, jusqu'à la troisième génération, l'Espace portait un numéro de châssis Matra.
Lorsque Renault a décidé de produire entièrement en interne l’Espace de quatrième génération, Matra s’est retrouvée avec un déficit important de capacité de production. Pour combler cette lacune, Matra a conçu le premier coupé monospace : l'Avantime. Ce luxueux coupé, basé sur l'Espace, présentait un design audacieux.
L'Avantime a mis du temps à s'imposer, contrairement à l'Espace. Consciente que la capacité de production serait toujours disponible malgré la production d'Avantime, Matra a recherché des opportunités supplémentaires dans le cadre de ses capacités. Cela a conduit au développement du Matra M72 prêt pour la production en 2003 et du modèle conceptuel Matra P75.
Les ventes décevantes de l'Avantime ont mis à rude épreuve la situation financière de Matra. Devant de sombres perspectives et le décès soudain de Jean-Luc Lagardère, Matra a décidé de fermer son usine de Romorantin en mars 2003.
Fin 2003, le célèbre studio de design Pininfarina a acquis le département de conception et de développement de Matra. Permettre à ce département de continuer sous son « propre » nom (Matra Automobile Engineering) a souligné l'appréciation de Pininfarina pour l'expertise que Matra avait acquise dans ce domaine. Le premier produit Pininfarina dans lequel Matra a également joué un rôle était l'Enjoy, créé pour commémorer le 75e anniversaire de Pininfarina.
Malgré les défis, l'histoire de Matra est bien préservée et peut être explorée au musée Matra de Romorantin. En outre, l'influence de Matra dans l'industrie automobile continue de se faire sentir à travers Matra Automobile Engineering, mentionnée précédemment, et la branche de production Matra Automobile MS (Manufacturing Services).
Voici un aperçu des chiffres de production de Matra Automobiles :
